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Mardi 4 février à 20 h 30

Au Tonneau de Diogène (6 place Notre-Dame-Grenoble)

Entrée libre, consommation non obligatoire

 

 

 

ARAIGNÉES, VOITURE, CANCER, ATTENTATS… COMMENT CONSTRUIT-ON NOS PEURS ?

 

La peur est un mécanisme salutaire: elle éveille notre vigilance et peut nous donner l'énergie de faire face. Une partie de la pédagogie (à l'usage des enfants comme des adultes) est d'ailleurs fondée sur la peur : “ Si tu fais ceci (bêtise, délit), il t'arrivera cela (de désagréable ou d'effrayant) ! ”. À tel point que l'on peut se demander si l'approche souvent catastrophiste des médias ne risque pas de provoquer soit une psychose généralisée, soit une perception émoussée des risques. La déformation médiatique explique sans doute en partie le fait que la hiérarchie des peurs “ mortelles ” coïncide très mal avec la mortalité effective : les attentats effrayent davantage que les accidents de la route (dont le danger est lui-même sous-estimé). De même pour les voyages en avion (ou en ascenseur !) dont les accidents sont médiatiques, mais rares. On craint la lettre à l'anthrax, qui est une cause de mortalité infime, mais on ne se méfie pratiquement pas des escaliers et des risques domestiques, dangers très significatifs. Cependant les modes médiatiques n'expliquent pas tout : le danger du tabac est au moins aussi médiatisé que celui de l'amiante et largement plus fréquent, mais suscite bien moins de réactions. À l'opposé, les araignées horrifient nombre de citoyens sans pour autant que ceux-ci croient à un danger réel. Quels sont alors les critères qui fondent nos peurs ? Le caractère invisible de la menace (ondes, empoisonnement) ? Le fait qu'il soit subit, plutôt que suite d'une erreur personnelle ? Fruit de la technologie, plutôt que naturel ? Individuel, plutôt que collectif ?Avoir peur d'une catastrophe signifie-t-il véritablement qu'on la croit probable ? Quelle est la part de “ principe de précaution ”, voire de superstition ? Quelles sont les peurs universelles, et quelles sont celles d’influence culturelle qui changent avec le lieu ou l'époque ? N'ayez pas peur de venir en discuter mardi 4 février avec nos invités

 

Intervenants :

Renée MARTY (psychologue clinicienne)
Luc BARRET (médecin légiste).

Modérateur : Alexandre HADADE.